Sacrée convivialité

Très convivial ! Cette exclamation enthousiaste reflète le modèle du bonheur en toutes circonstances : faire et vivre ensemble. La solitude est-elle alors nécessairement négative ? S’ennuyer en « solo », est-ce inévitable ? N’existe-t-on que par rapport aux autres ?
Si derrière l’apparente panacée de la convivialité, de nombreux solitaires suintent l’amertume par tous les pores, d’autres, en revanche, rayonnent d’une enviable quiétude. Ils aiment la compagnie à bon escient, mais ne veulent en aucun cas rater leur temps de solitude. Les plus avisés savourent le rare privilège de ne faire, hormis les tâches incontournables, que ce qui leur plaît. Bonheur mineur peut-être, en regard des félicités partagées, il n’en fait pas moins rêver ceux, innombrables, qui souffrent de devoir sans cesse se plier aux volontés d’autrui.
Vive le solo intelligent ! Considéré sous l’angle du bon usage du temps, l’unique ressource irremplaçable, ce principe en vaut bien d’autres, davantage dans la ligne de la sacro-sainte convivialité.