Né à Brest, Patrick Guédon a passé une grande partie de son enfance à Gâvres, petite commune de bord de mer face à Lorient (Morbihan). Après avoir fait ses études dans « la ville aux cinq ports », il a, au retour de son service militaire, intégré par le plus grand des hasards le monde enseignant en 1974. Il enseigne depuis la technologie dans un des lycées de Lorient.
« Petit soixante-huitard devenu par hasard pas très grand enseignant en lycée, je me suis retrouvé au poste idéal d’observation de l’évolution de l’enseignement durant les 40 années qui viennent de s’écouler. Je ne suis qu’un tout petit grain de sable au fin fond de la Bretagne, une once de poussière qui, un jour, a voulu faire partager ses doutes sur le devenir du monde éducatif parce qu’il se dit que trop c’est trop !
Le livre n’est absolument pas là pour dire que je détiens la vérité (ce serait vraiment très présomptueux pour le petit grain de sable de vouloir recouvrir toute la plage) quant au pourquoi du comment. Il met simplement en lumière ces gosses de l’ombre que l’ON a un jour poussé dans le monde adulte sans y être préparés et qu’ensuite ON a voulu en vain remettre dans le rang en empilant réformes sur réformes.
Ces gosses-là (j’en étais) n’avaient pour la plupart rien à proclamer, rien à opposer, rien à revendiquer.
« ON » a rempli leurs bagages de moult récriminations de tous ordres auxquelles on a joint d’autres questions existentielles qu’ils ne pouvaient alors ni analyser ni comprendre.
Ils ont obéi, parce que cela, ils savaient le faire.
Ils ont donc bourré leurs valises de questions en vrac, au fur et à mesure qu’elles arrivaient et attendent toujours qu’ON veuille bien les leur vider.
— Quelle était ta question au fait, petit grain de sable ?
— Je ne sais pas « ON » ! C’est à vous de me le dire !
— C’est pourtant ta valise, non ?
— Oui mais ce qu’il y a à l’intérieur vous appartient, je le sais.
— Comment peux-tu en être si sûr ?
— Parce que, durant toutes ces années je n’ai pas changé. Je suis toujours à l’ombre des arbres à m’épanouir.
— Tu n’as donc pas grandi ?
— Si, mais en même temps que les arbres ce qui implique que mathématiquement rien n’a changé entre vous et moi !
— Qu’attends-tu que je fasse petit grain de sable ?
— Une seule chose, que l’ON me fiche la paix !
On dit ici que « les gars de la côte » sont reconnaissables à l’ancre qu’ils traînent derrière eux. Preuve irréfutable que j’en suis un !
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