Au monde binaire des riches et des pauvres, la pandémie a ajouté une nouvelle distinction, sans égard pour la condition sociale cette fois-ci, et les plus « vieux » en ont payé le prix. La société s’est divisée entre gens « utiles » et « inutiles » – ces derniers étant les « âgés ». La perception de la vieillesse a changé, le lien intergénérationnel s’est distendu. Va-t-on s’y habituer ou, au contraire, se décider à valoriser le trésor d’humanité et de compétences détenu par une frange de la vieillesse très douée, les gens de l’âge d’or, ces sexagénaires à peine retraités, que plusieurs enquêtes officielles ont identifiés comme les personnes les plus heureuses de l’âge mûr ?
Dans cet essai, solide et nourri par des témoignages informels autant que par des documents officiels, Italo Musil s’interroge sur la place des seniors – ni jeunes ni trop vieux – dans une société en constante évolution et leur lance un défi, à eux mais aussi à la jeunesse et aux responsables politiques, pour rétablir une solidarité intergénérationnelle qui présente en l’état un déséquilibre impressionnant. Les rentes de vieillesse dans les pays à très bas seuil de départ à la retraite coûtent deux fois plus que la santé ou l’enseignement, alors même qu’un pourcentage élevé de retraités vit dans la pauvreté et que quantité de jeunes n’ont pas accès aux études supérieures par manque de structures.
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